Les constats de surfacturation d’eau et d’électricité de la SEEG ne datent pas d’aujourd’hui. Cette pratique semble même être ancrée dans l’ADN de l’entreprise.
Au plus fort du couple État-Veolia, les hausses des tarifs d’électricité étaient interprétées comme une forme de stratégie mise en place par la SEEG, afin de compenser les impayés de l’État. S’agissant de l’eau, les populations de Libreville et de l’intérieur du pays ont encore en mémoire le fameux logiciel Singa. Une application moderne mise en place en 2014 et qui devait, disait-on, améliorer la qualité des relevés en utilisant des nouveaux outils digitaux. Ledit système consistait à produire une facturation à l’estimation, sans la présence constante du releveur sur le compteur.
Mais voilà : ce logiciel présenté comme révolutionnaire s’est révélé, au fil du temps, pire que le précédent. À telle enseigne qu’il avait provoqué des aveux de la part de l’ancien directeur général de la SEEG, Marcelin Massila Akendengue, lors de la journée mondiale de l’Eau organisée le 22 mars 2018. Ce dernier avait implicitement reconnu des cas de surfacturation engendrés par ce logiciel pendant des années.
"Toutes les factures qui ont été générées par ce système sont isolées. Nous sommes en train de les traiter de manière à rendre les comptes des clients suffisamment clairs pour ne pas avoir des contentieux inutiles (…) Nous avons décidé de limiter le nombre d’estimations, c’est-à-dire après une estimation, il faut qu’il y ait absolument un autre relevé pour qu’on n’ait pas une valeur fictive", avait indiqué M. Massila Akendengue.
Plusieurs ménages avaient fait les frais des carences de ce nouveau système de gestion clients de la SEEG. Certaines factures d’eau étaient ainsi multipliées par 100. Pire, en cas de contestation ou de refus de payer, les compteurs des clients récalcitrants étaient tout simplement bloqués.
Maxime Serge MIHINDOU
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