Au regard de la configuration politique de l'Assemblée nationale et du Sénat, le projet de révision constitutionnelle devrait, sans surprise, passer comme une lettre à la poste.
Le processus de révision de la Constitution, entamé la semaine écoulée, devrait connaître son épilogue, aujourd'hui, avec la tenue du Congrès du Parlement au siège provisoire de l'Assemblée nationale. Et de façon certaine, au regard de la majorité écrasante du Parti démocratique gabonais (PDG) à l'Assemblée nationale et au Sénat, on peut sans grand risque de se tromper affirmer que ce texte passera comme une lettre à la poste. Car, il paraît presque utopique d'imaginer qu'après avoir approuvé, en séance plénière, le projet de révision de la Constitution, députés et sénateurs du PDG se déjugent.
Ce, d'autant plus que depuis le début de ce processus, les élus de la principale formation politique de notre pays ont su faire bloc derrière la cheffe du gouvernement, Rose Christiane Ossouka Raponda. Ce qui n'avait pas été le cas, il y a quelques mois, au moment de l'examen et l'adoption du Code pénal. On se souvient que certains élus du PDG avaient exprimé leurs désaccords sur certaines dispositions de ce texte. Ce qui avait conduit la Commission permanente de discipline de leur parti à les sanctionner.
Rien donc n'aura réussi à ébranler la confiance et la sérénité des élus du PDG. Pas même le coup d'éclat des députés de l'opposition qui, fait inédit dans l'histoire parlementaire de notre pays, ont exprimé quelques heures avant l'audition de la Première ministre, jeudi dernier, devant l'hémicycle abritant le siège provisoire de l'Assemblée nationale, leur hostilité au projet de révision de la Constitution. En le qualifiant tout particulièrement de "rétrograde", "d'inopportun", de "recul de la démocratie" tout en s'étonnant de la "célérité" avec laquelle le gouvernement agissait.
Une offensive relayée dans l'hémicycle lors des débats, consécutifs à l'intervention de la cheffe du gouvernement. La plus virulente de toutes aura été, sans aucun doute, celle du député du 1er siège du département de l'Okano de l'Union nationale (UN), Minault-Maxime Zima Ebeyard.
Mais rien n'y fait. À la suite de leurs collègues de l'opposition, les élus de la majorité républicaine et sociale pour l'émergence (MRSE) aussi bien à l'Assemblée nationale qu'au Sénat ont, "sans fioritures", exprimé leur soutien au projet de révision de la Constitution. D'autant que, ont-ils soutenu, celui-ci s'inscrit dans " une volonté de modernisation de notre Loi fondamentale". Une ambition visant à " combler le vide juridique lié à certains événements majeurs ayant impacté la vie de la nation ces deux dernières années".
J.KOMBILE MOUSSAVOU
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