C’est indéniable ! Le problème de la régularité et de la qualité du National-Foot, couplé à la faible structuration des clubs, n'a pas permis aux différents mécènes et autres sponsors de se bousculer au portillon. Résultat : en l'absence d'autres sources de financement que celle de l'État, cette situation a entraîné de facto la pré-carisation des conditions de vie de nombreux footballeurs, principaux acteurs du championnat.
La Ligue nationale de football professionnelle (Linafp), principale organisatrice du championnat, n'a pas non plus été en mesure de se prendre en charge. Ainsi, sans moyens de l'État, sans autonomie, la Linafp ne peut pas organiser sa compétition. D'où l'arrêt du National-Foot depuis le mois de mai 2023.
Mais avec le nouveau modèle économique qui pointe à l'horizon, la perspective d'un championnat durable et organisé en temps et en heure offrira des opportunités de sponsoring. Mais à condition que nos clubs trouvent des partenaires pour les accompagner à se structurer à tous les niveaux.
À cet effet, l'État peut et doit accompagner les entreprises qui souhaitent s'investir dans le football en activant certains mécanismes. Nous parlons notamment des allègements fiscaux et autres avantages. En devenant autonomes, les clubs créent de la richesse.
À titre d'exemple, au Burkina Faso, le club Salitas place chaque année en Europe environ trois joueurs avec les retombées financières qui vont avec. Le plus célèbre d'entre eux est Edmond Tapsoba, le défenseur central du Bayer Leverkusen (Allemagne), transféré de Salitas à Guimares (Portugal), puis à Leverkusen pour 18 millions d'euros (environ 11, 8 milliards de francs).
Le club burkinabé a touché lors de ces transactions plusieurs centaines de millions de francs au titre de frais servis au club formateur du joueur. Soit dix fois le budget annuel du club.
Willy NDONG
Libreville/Gabon