L'hôtel de Ville vient d'annoncer que la prochaine étape de l'opération de restauration de l'ordre urbain apportera plus de coercition et un changement de stratégie afin d'obliger les populations à respecter la réglementation en vigueur.
Si les autorités municipales ont présenté un petit pan de leur futur plan de bataille (histoire de ne pas effrayer les potentielles cibles ?), on se demande si elles ne vont pas, par exemple, aussi exiger aux propriétaires d'immeubles, habitations, menuiseries, briqueteries ou commerces) de peindre leurs sites et les améliorer, de refaire leurs toitures abîmées, de ramasser les papiers au sol, etc.
Il faudrait peut-être imposer que chaque boutique dispose d'une poubelle devant son entrée. Actuellement, rares sont celles qui en ont.
Il faudrait sans aucun doute définir un modèle standard pour les boutiques, les garages et les divers lieux de vente qui s'installent au bord de la route. Il y va de l'image de la ville.
Mais même si on imagine les solutions possibles, il reste toujours dans un coin de notre esprit la désagréable sensation que le plan mis en place manque de globalité, de consistance.
Il apparaît que seuls quelques éléments sont mis en avant et qu'ils ne suffiront pas à régler de manière générale la question de l'insalubrité dans une capitale qui s'agrandit au fil des jours.
Alors, tout en demandant aux populations de se plier aux nouvelles directives, pourquoi ne pas soumettre les mairies (centrale et d'arrondissement) à un ravalement de façade, notamment ?
Pourquoi ne pas installer des toilettes publiques (il y a tant d'endroits qui sentent l'urine et les excréments à l'air libre), de petites poubelles un peu partout ?
Pourquoi ne pas créer dans le même temps des comités de quartier et impliquer les opérateurs économiques, les administrations et les associations de proximité ? Pourquoi ne pas embaucher plus de paysagistes, d'animateurs ou de travailleurs sociaux ?
La restauration de l'ordre urbain n'est pas seulement le fait de coller des amendes à l'individu qui laissera traîner un mouchoir sur le trottoir. C'est un ensemble dont l'exemple vient du haut. C'est un projet qui rassemble toutes les composantes. Et qu'il faudra bien financer.
Serge A. MOUSSADJI
Libreville/Gabon